Le zellige du Maroc, tout un art
Le zellige du Maroc constitue un élément d’architecture berbère et hispano-mauresque, qui a su parfaitement s’adapter aux styles de décoration contemporains tout en préservant un mode de fabrication artisanal. Le Maroc est le spécialiste du zellige, son savoir faire est reconnu mondialement, et pour preuve, plusieurs pays ont fait appel au savoir-faire des artisans marocains, ces « zelligeurs » qui doivent faire preuve d’habileté pour le travailler de manière si harmonieuse et minutieuse. Un métier pas si facile !
Il s’agit en fait de carreaux de terre cuite recouverts ou non d’émail. Ces carreaux sont taillés manuellement à l’aide d’un lourd marteau. Ces pièces, par un jeu de puzzle cohérent, composent ensuite un motif qui obéit à certaines règles : continuité des lignes, alternance des couleurs et jeux de symétrie.
Elle est immergée ensuite durant vingt-quatre heures dans une sorte de bassin. Jambes et bras dans l’eau, le mélangeur malaxe la terre afin de la rendre homogène.
La consistance de la terre est alors propice à la manutention. Un gabarit de bois permet de fabriquer les carrés. Ils sont exposés au soleil, le temps de se raffermir à point. Ils sont ensuite aplatis sur une planche, puis parfaitement lissés à la spatule avant d’être coupés.
Les carrés sont alors totalement séchés au soleil, le temps de séchage étant fonction des conditions atmosphériques.
La créativité de l’artisan conduit parfois à des défis techniques, tant la taille des zelliges devient fine et minutieuse. Ainsi, certaines petites rosaces centrales se composent de quelque cent cinquante pièces de zelliges tellement minuscules qu’elles tiennent dans une petite boîte d’allumettes.
Les étapes de fabrication des mosaïques servant à la réalisation de plateau de zellige nécessite un véritable savoir faire et beaucoup de soleil. De l’argile à l’assemblage, en passant par la peinture, les étapes de séchage et de cuisson, suivez le mode opératoire.
La pâte d’argile est extraite sous forme de blocs. Un ouvrier en fait de petites briques au moyen de moules puis les étend au soleil.
Après cette étape, un artisan les reprend. A l’aide de ses mains, il tape dessus de manière à les transformer en carreaux de « zellige » qu’il exposera une fois encore au soleil pour qu’ils durcissent.
Après cela, ces carreaux sont mis dans un four traditionnel. Le chargement (remplissage) peut durer une journée entière. Quelques plaques d’argile mélangées avec de la paille en protège le contour. Les pièces, disposées dans cette aire, sont posées sur un combustible constitué le plus souvent de branches d’olivier ou/et de bois et pour une meilleure cuisson, on y ajoute des noyaux d’olives secs. La durée de la cuisson varie entre six et huit heures.
Les pièces, refroidissent pendant une période de trois à quatre jours, sont extraites du four et trempées dans différentes couleurs aux tons naturels avant de retourner au four pour une deuxième cuisson.
A la sortie du four, l’artisan procède à un tri en fonction de la qualité des carreaux pour n’en garder que les meilleurs. Après cette étape, l’artisan procède à des ornements linéaires tracés sur les carreaux qui seront taillés selon ces mêmes formes avant qu’un autre ne procède à la finition de ces mêmes pièces.
Dès lors, d’autres artisans prennent Le relais. les carreaux finis sont mis à l’envers par terre de façon à leur donner par un taillage minutieux, la forme bien précise des modèles à produire. Pour mieux les fixer, ils sont arrosés d’eau et couverts de ciments avant de laisser sécher le plateau obtenu.3 à 4 selon leurs tailles. Le plateau peut alors être retourné.
Il ne reste plus qu’à transmettre les côtes à l’artisan ferrailleur pour la réalisation des piètements.